jeudi 21 octobre 2010

je fais sonner les cloches

ici j'écris au lit
je me balade en moi
comme dans une ville que j'aime
et qui me rend
mélancolique un peu
grave fugace
pluvieuse

une affiche en hongrois
des Amours imaginaires
au coin d'un cinéma le premier soir

les cloches de la basilique
pour moi toute seule
dix minutes de bruit lancé vers le ciel
célébrant mes victoires les plus secrètes
mes amours les plus silencieuses

il fait froid
je dors tout habillée
je fais des listes de choses aimées
pour me réchauffer
je marche je marche
je ne sais que marcher
marcher et boire du thé

j'ai un rhume de circonstance
le soleil cuit les façades des grands hôtels
les fins de jour pastel
me serrent le coeur

je me demande si
j'aurai le coeur serré
toute ma vie

de beauté
de silence
de solitude
et le Danube
et l'Art nouveau
et les vieux du Café Gerbeaud

ce que j'ai à apprendre:
dis-moi

il pleut toujours quelque part en moi
et il y a toujours
une grande place où je cours
vers toi
baisers cloches éternité
vin doux et paprika
et Budapest
Budapest avec toi

un jour, Budapest avec toi


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