jeudi 15 juillet 2010

You brought it back to me

Un jour tu te réveilles, et depuis les draps, tu le sens, il y a comme une odeur d’une douceur indicible, une sorte de vent dans l’appartement, un calme, tu sais pas. Et alors que tu mets de la musique tous les matins pour t’accompagner, pour faire décoller la journée, ce matin-là, le silence a une consistance parfaite, le silence est cette odeur, l’odeur de la paix, coton, aneth, lait, l’odeur est un poème tout blanc, c’est comme un courant d’air mais en mieux, c’est une annonciation, ou tu sais pas, un espoir? Un espoir en forme de brise.

Sur le balcon il y a les zuchinis qui perdent leurs fleurs mais qui font des feuilles géantes, les fraises qui rosisent, les tomates et les haricots qui manquent toujours d’eau, les laitues devenues grandes, les laitues que tu aimes tant, et toutes les herbes avec leur petite personnalité. Il y a les fleurs et il faut les arroser. Tu ne pensais jamais éprouver une telle joie à t’occuper de plantes que tu aurais plantées dans des pots. Mais le printemps arrive toujours du côté où on l’attend le moins. Et l’été est radieux, il n’y a pas longtemps tu as parié une bouteille de champagne sur la beauté de cet été à venir, et tout se déploie comme dans tes plans, tu vas gagner ton pari, l’été est splendide.

Un jour tu te réveilles, ce n’est pas un jour différent, mais l’air est plein de promesses, et tu devines qu’elles seront tenues, si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera plus tard, dans pas trop longtemps, et tu te passes de musique avec délectation, le silence est bon, dans la lumière de ton salon le silence est une bénédiction tranquille, un cadeau, comme si pour deux minutes tu avais droit au silence, dedans et dehors, comme si l’esprit pouvait être happé par une paix qui ne vient pas de lui, une paix venue du dehors, comme si tu pouvais attraper l’espoir des tomates qui grandissent doucement sur ton balcon, le faire tien, comme si l’espoir des tomates était contagieux. Un matin tes tomates rêvent si fort, et le silence est si plein de leur rêverie, que tu ne comprends plus ce qui te manquait tant, et que tu restes là, pleine de désir, pleine de lumière, pleine de la paix des laitues et de l’espérance des tomates.